CLÉO DE 5 À 7 à Cannes Classics 2012

Cléo de 5 à 7 est sorti en salles en avril 1962.
Succès de presse, accueil chaleureux du public.
De plus, à ma grande surprise, le film est sélectionné en compétition au Festival de Cannes. Corinne et moi sommes invitées. Son agent, Serge Leibovici, l’accompagne et me demande de lui présenter des professionnels mais j’en suis incapable ! J’étais venue 3 jours en 1955 présenter La Pointe Courte à 40 personnes au cinéma Vox mais je ne connaissais rien, ni personne du milieu du cinéma.Pierre Kalfon avait montré Cléo à quelques italiens (Antonioni, Visconti) et leur avait demandé des citations…

 

A l’époque, on montait sur scène avant la projection. Léon Zitrone me présente : “Voici la réalisatrice Agnès Varda”… Corinne Marchand, Antoine Bourseiller et moi avec Georges de Beauregard, le producteur, nous sourions à qui nous sourit !
Mais il n’y a pas de promotion à proprement parler. La Palme d’Or en 1962 est donnée à Anselmo Duarte pour La parole donnée (O pagador de promessas) et les Prix spéciaux du Jury (ex aequo) à L’Eclipse de Michelangelo Antonioni et au Procès de Jeanne d’Arc de Robert Bresson. Des films magnifiques…

Et voilà que 50 ans plus tard, par un coup de baguette magique du CNC et des Archives françaises du Film, Cléo est restauré. Ce n’est pas sentimental, c’est très technique et ça dure bien plus que de 5 à 7 heures ! Le détail des travaux mériterait une page entière. Le résultat, qu’il s’agisse de fichiers DCP ou de copies 35mm, est conforme aux désirs et aux choix de Jean Rabier, chef opérateur et de moi-même : des tarots inquiétants en couleurs, et l’après-midi angoissante et ensoleillée de Cléo en noirs et blancs aussi beaux qu’à l’origine.
Deuxième coup de baguette magique, Frémaux invite le film au Festival de Cannes dans la section Cannes Classics.
Me voilà classique ! Chic !

A.V.


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